Gaëlle, « La Vendéenne », croupière de poker événementiel.
Portrait d’une femme dynamique, sociable et passionnée qui ne fait pas un métier comme les autres.
À 42 ans, cette mère de trois enfants, originaire de Vendée a embrassé une carrière atypique dans le secteur des jeux: celle de croupière événementielle spécialisée dans le poker.
Son histoire est remplie d’opportunités, de hasards heureux et d’une véritable passion pour le poker.
Pouvez-vous expliquer votre métier de croupière de poker événementiel?
En tant que croupière de poker événementiel, j’anime et gère les tables de poker lors d’événements et festivals de poker organisés en France ou à l’international.
Je dois faire appliquer les règles et règlementation en vigueur, gérer les mises, distribuer les cartes, gérer les clients et assurer une ambiance conviviale.
Quel type de formation et d’expérience faut-il posséder pour devenir un croupier de poker événementiel?
Certaines connaissances sont indispensables, telles que maîtriser les règles du poker et savoir manipuler les jetons et les cartes, il faut donc suivre une formation pour acquérir toutes ces bases.
L’expérience ensuite permet d’acquérir toute la maitrise d’une table de jeu.
En termes de qualités personnelles, il faut avoir le goût pour la relation client, communiquer efficacement, de la rigueur et le sourire …
Comment arrive t’on à exercer ce métier ?
En 2014-2015, j’ai rejoint un club de poker associatif et j’y ai rencontré Étienne, une personne travaillant au casino de Saint Gilles Croix de Vie. En 2018, il m’informe rechercher des croupiers en extras les week-ends et me propose de suivre une formation directement dans le casino pour devenir croupière de casino.
Je suis alors formée sur tous les jeux proposés au sein de l’établissement : Texas Holdem Poker, Black Jack, Roulette Anglaise, UTH. Ne travaillant que les weekends en plus de mon travail principal à l’Usine, j’ai été rapidement orientée sur les tables de poker ce qui m’a donné l’occasion de travailler sur les tournois évènementiels organisés au casino. C’est sur un de ces tournois que j’ai rencontré les équipes de Texapoker, organisateur de tournois et découvert le métier de croupier de poker évènementiel.
J’ai tout de suite aimé cette ambiance de tournois et me suis projetée comme croupière évènementielle .
Et puis cela a été l’enchainement et j’ai commencé à travailler régulièrement avec Texapoker sur d’autres évènements. Je suis définitivement devenue croupière de poker évènementiel en 2019 en statut indépendante.
Aujourd’hui, c’est votre travail à temps plein. Est-ce facile de trouver des missions? Quel est votre rythme de travail ?
Il est important de développer et entretenir son réseau. Il faut se montrer et se faire voir. J’ai par exemple eu la chance de rencontrer sur un évènement en 2023, Julia qui coordonne les croupiers pour Fivebet, un autre prestataire évènementiel Poker, cela m’a ouvert de nouvelles portes : nouveaux évènements, nouveaux lieux. Une fois que vous avez travaillé avec tel organisateur ou tel casino et que tout s’est bien passé, on vous sollicite et vous choisissez les évènements auxquels vous souhaitez/pouvez participer.
Je suis comme un électron libre, je travaille au fil des évènements et ces organisateurs sont en recherche permanente.
En terme de planning, j’ai en général une visibilité d’un à deux mois, ce qui est plutôt rassurant avec le statut d’auto entrepreneur.
Les évènements peuvent durer 3, 5, 10 jours…
Sur un événement, vous travaillez en général entre 7 et 10 h de travail par jour.
Le rythme des missions est aléatoire, vous pouvez enchainer plusieurs missions et ensuite ne rien avoir pendant 10 jours.
Vous qui avez exercé également le poste de croupier « fixe », quelles sont les différences majeures ?
Les rencontres dans l’évènementiel sont très nombreuses et variées avec les autres croupiers et aussi les joueurs. Cela me plait vraiment, j’aime toutes ces rencontres que je ne pourrai pas avoir dans un seul établissement et la richesse du relationnel qu’il faut travailler en permanence car il y a un nombre quasi infini de joueurs. Travailler également dans un nouvel environnement de travail est plaisant.
Concernant le côté plus technique, il faut s’adapter aux règles de l’établissement, être à jour des règles de tournois et s’adapter à ces environnements différents.
Faut-il nécessairement aimer le poker pour exercer ce métier?
Non, beaucoup de jeunes exercent ce métier car il est original et flexible mais le font en parallèle de leurs études et ne sont pas du tout des passionnés de poker.
Certains font ce métier des années et se reconvertissent plus tard dans un casino pour plus de stabilité ou dans un autre secteur. Certains, comme moi, commencent plus tardivement.
Tout est possible!
L’anglais est-il un pré requis obligatoire?
Il est mieux de maitriser les termes techniques pour pouvoir expliquer les règles spécifiques au jeu et avoir de bonnes bases pour favoriser le relationnel aux tables de jeu.
Avoir un bon niveau d’anglais, c’est également un peu le Graal pour avoir des missions à l’étranger et dans les pays anglophones.
Si on est bilingue on aura davantage de missions proposées. Cela ouvrira d’autres portes.
Pour l’instant, je n’ai pas encore un niveau d’anglais suffisant pour avoir des propositions de tournois où l’anglais est obligatoire. J‘ai commencé depuis quelques mois à exercer dans des pays francophones comme Marrakech, Suisse et bientôt la Belgique où l’anglais est plus présent. Cela me permet de me familiariser davantage avec la langue, les termes techniques.
Je progresse et entre 2 tournois, je travaille mon anglais vie une application spécialisée.
Quels sont pour vous les avantages et les désavantages d’être croupier de poker indépendant ?
Il y a bien sûr des avantages tels que la liberté géographique, les revenus potentiellement plus attractifs, le fait de voyager et l’opportunité de travailler avec une multitude de gens. Toutefois, il peut y avoir le côté incertain, du statut indépendant, un salaire non garanti tous les mois et de la stabilité familiale avec une organisation qui peut être difficile à gérer et devenir vite compliquée. En fin de compte, chacun doit peser le pour et le contre !
De mon côté, j’ai trouvé mon équilibre avec ce métier, mes enfants le ressentent et sont heureux pour moi.
Comment voyez-vous l’avenir ? reviendriez-vous sur un poste fixe ?
De manière optimiste et je suis impatiente de continuer à évoluer dans ce milieu, notamment en perfectionnant mon anglais pour avoir accès à d’autres évènements.
Revenir à un poste fixe ? ah non jamais … si je ne bouge pas, je m’ennuie. J’exerce un métier qui est une passion, que dire de mieux, donc je veux y rester. Et si jamais, je ne pouvais plus exercer le métier de croupier, je m’occuperai de l’organisation des évènements, des croupiers, il y a d’autres métiers, je trouverai.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaiterait faire ce métier?
Suivez votre intuition, votre envie et montrez votre motivation.
Le métier de croupier est en réalité un métier très accessible et que vous optiez pour une trajectoire pour occuper un poste dans un casino ou que vous souhaitiez vous spécialiser dans le monde des tournois évènementiels, c’est votre motivation qui fera la différence.
Aujourd’hui il existe de nombreuses formations, c’est un métier qui recrute en permanence.
Pour conclure et parce que l’on aime les anecdotes, pourriez-vous partager une anecdote?
Je suis régulièrement questionnée sur mes origines par les joueurs, je réponds toujours fièrement que je viens de la meilleure région de France. Ma région étant rarement citée alors en retour, je précise que nous avons également le meilleur parc d’attraction touristique français, ce qui suscite automatiquement « Ah le Puy du fou ». Et oui je suis vendéenne.
Depuis, j’en joue à chaque fois, les joueurs qui me connaissent m’appellent maintenant « la vendéenne » !
Jeu Recrute remercie Gaëlle pour le partage de son métier de croupier de poker en évènementiel et lui souhaite d’excellents voyages!
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Crédit photo: Sophie « Tofi » Pons.